______30 AVRIL 1992 ;
On m'as souvent parler de ce jour. Ce « merveilleux » jeudi après midi, où toute la famille s'était réunie, malgré les conflits, pour assister à la naissance du premier enfant de la cadette de la famille. Moi je l'ai toujours imaginé comme un jour spécial, ou tout le monde aurait rigolé et se serait amusé. Un jour émouvant, ou mon père, tenant la main de ma mère, l'aurait aidé à accoucher.
Pas du tout. J'y étais vraiment pas. Le 30 avril a été un jour plutôt pénible pour ma mère. Tout d'abord, elle a du annoncer à son ex qu'elle était sur le point d'accoucher – ex qui l'avait quittée pour sa grossesse – et lui, avait refusé de venir. Ensuite, elle avait du prévenir sa mère, qui n'était pas au courant, et qui fut plus qu'indigné de l'apprendre le « Jour J ». Finalement, ma mère s'est retrouvé dans la voiture de son frère, avec également ma grand mère, la sermonnant tandis qu'elle faisait face aux contractions.
Heureusement les tensions se sont légèrement calmé après mon arrivée. Ma « mamie », plus heureuse qu'autre chose, avait stoppé ses remontrances et tout le monde étaient heureux. Enfin, presque tout le monde. Mon père, lui, n'avait pas fait signe de vie. Et ce fut comme ça jusqu'à mes trois mois, où il se décida à se remettre avec ma mère et à me déclarer comme son fils. Je n'étais plus Jackson Riley Hannigan, le nom de ma mère, mais Jackson Riley Wills.
______18 DECEMBRE 1997 ;
« Je n'en peux plus ». Je pense que c'est la phrase qui pourrait définir c'est deux dernières années, 1996 et 1997. Je n'ai alors que cinq ans mais douze ans après, je me souviens encore des incessantes disputes entre ma mère et mon père. J'ai choisis de parler de ce jour là car c'est ce jour là que ma deuxième sœur, Lucy, est arrivée. Je sais ce qu'on peut penser : « Ils se sont dit qu'un enfant ressouderais leur couple et ils ont ré-essayé. » Non non. Deux personnes qui boivent trop et une capote qui a pétée. Moins glamour hein ? Comme quoi, mes parents ont eu deux enfants, et jamais par volonté. Juste des erreurs.
______16 JUIN 1997 ;
« Lucy aura six mois deux jours. C'est très jeune, maman a penser a ça ? Mais je ne lui en veux pas. Elle ne peut plus vivre comme ça. C'est pourquoi aujourd'hui, il y a trois heures, nous sommes partis de la maison. Papa est au travail. Comment il va réagir quand il va s'apercevoir que plus rien n'est pareil ? » J'étais vraiment naïf. Comme si mon père s'intéressait un tant soit peu à ses enfants. Ils ne va même pas appeler ma mère. Il ne va pas chercher à nous voir. Nous n'entendrons plus parler de lui jusqu'au divorce. Le juge avait tranché : un week-end sur deux chez lui, le reste chez notre mère. Lui aussi, il était aussi naïf que le petit garçon de cinq ans que j'étais. Notre père, nous ne l'avons presque plus vu. Il a préféré la compagnie des jeunes femmes sans enfants, sans responsabilités donc.
Mais après ça, ma vie s'est 'arrangée'. Disons qu'on a commencé à être heureux, Lucy, Maman, et moi. C'est devenu plus simple sans les cris incessants. Le seul problème était que ma mère n'avait jamais travaillée : elle avait rencontrée mon père jeune, et avant, sa mère l'entretenait. Seulement maintenant, elle ne voulait plus recevoir d'argent de ses parents, ce qui était normal. Les débuts on été un peu chaotique, mais peu à peu, ma mère a trouvé un travail. Bien évidemment, on ne peut pas entrer dans la vie active à trente ans passés et gagner des millions.
______Réflexions Sociales ;
A Miami, on pourrait croire que c'est dur de vivre 'modestement'. Moi, ça m'allait. Bien sûr, au lycée je n'avais ni chauffeur m'attendant, ni Rolex au poignet, mais durant toute mon adolescence je m'y était fait. Je méprisais même tous ces gosses de riches, ces filles et fils à papa. Un seul d'entre eux valait le coup, pour moi. Mon meilleur ami, Joe P. Turner. Malgré les millions que ses parents gagnait, il avait réussis à garder la tête sur les épaules. Il « avait ». Depuis notre entrée en dernière année de lycée, ce que je craignais s'est produit. Il est devenu ce mondain, et on ne se voit presque plus.
Jusqu'à l'année dernière, j'avais donc des principes. Mais depuis que Joe m'as laisser tomber pour ce monde à paillettes, je me pose des questions. Ne faut-il pas s'intégrer dans le monde où l'on vit ? J'ai juste l'impression de perdre mes valeurs...
______Changer de Passé ;
Si je parle de Joe, qui fut l'une personne des plus importantes dans ma vie, je suis obligé de parler de Shannon A. Wellington. C'est ma meilleure amie, et malgré qu'elle est quittée le lycée étant donné son année de plus sur moi, nous restons meilleurs amis coute que coute. Nous ne nous sommes presque jamais disputés. Presque. Il y eut bien un grand froid dans le passé. Je pourrais dire que je ne me rappelle de rien, mais ce serait mentir. Malgré l'alcool, ma mémoire est intacte. Cette soirée était « énorme ! » comme on dit. De belles filles, l'alcool coulant à flot, bref, un de ces trucs mondains auxquels je ne participaient d'habitude pas mais qui étaient, autant être franc, tellement réussis. Seulement, peut-être ais-je trop abusé de l'alcool ce soir là. Peut-être que Shannon aussi.. Bref, une chose en entrainant une autre, nous avons coucher ensembles. Après cette nuit là, au réveil, je me sentais vraiment mal. Elle aussi, je crois. Nous avons ramassé nos affaires et sommes partis, sans un mot envers l'autre. Et c'est dans ce silence que notre amitié a pris un coup : pendent quelques mois, je ne l'ai pratiquement plus vu. Puis un jour, c'est elle qui est revenu vers moi. On a décidé de tout oublié, mais avec ce nouveau site, j'ai bien peur que les secrets ne restent pas longtemps cachés.

On pourrait me qualifier de calme. Mais je pense que c'est plus une impression que je donne. En réalité, je suis quelqu'un de très impulsif. J'agis, et ne pense pas aux conséquences... C'est peut-être à ce défaut que je dois ma nuit avec ma meilleure amie. Mais malgré tout j'essaie de cultiver la gentillesse et la douceur. C'est mon côté « paix sur la terre » sûrement. Mais comme tout le monde, je ne peux pas rester sympa tout le temps. Vous savez ce qu'on dit : « Trop bon, trop con », et je déteste qu'on profite de ma gentillesse – ou de celle des autres. Le problème c'est que je suis un peu ce que les anglo-saxons appellent : over-reacting*. A force de rester sympathique et cool, quand je m'énerve, c'est pour de bon. Mais ne vous inquiétez pas, ça n'arrive pas souvent : je suis trop naïf pour ça.
[* : je ne trouve pas l'équivalent en français (a).]

J'ai aussi un grand problème : mon besoin d'aimer et d'être aimer. Je vais l'expliquer en deux parties.
Tout d'abord, dès que je sens une petite flamme entre moi et une fille, je vais tout faire pour la séduire, mais pas pour jouer. Je suis amoureux du fait d'être amoureux. Je veux tout le temps ressentir ça. C'est limite pathologique.
Ensuite, je veux souvent plaire à tout le monde. Je veux être le pote des gars, et l'ami des filles. Quand quelqu'un m'aime pas, il y a deux issues pour moi : je le convainc que je vaut le coup d'être aimé, ou je déclenche une guerre. Comme la première option ne marche pas souvent, les conflits, ça commence presque à me plaire.